Marcher l’appareil à la main quand une scène s’impose. Offerte à notre regard, juste là, à notre portée, à peine le temps d’un souffle. Pour nous étonner, nous émouvoir ou nous interpeller. Plonger alors son oeil dans le viseur devient une évidence, composer son cadre, arrêter sa respiration et déclencher. Et pendant ce temps-là, tout s’arrête ou presque, même le temps…
Une fête médiévale, quelques enfants, pas mal d’adultes. De loin en loin, des stands. Quelques photos, sans réel intérêt mais puisque l’appareil est là et l’envie aussi.
Et puis soudain, un tente. Un jeune homme concentré à briquer son casque sous le regard d’un autre. Quelques peaux de bêtes, une belle lumière. En un mot de la matière.
Simplement alors, se laisser emporter par la facilité. Pas d’artifice, juste un instant et un peu de matière.
Comprendre le temps qui est passé et ne reviendra plus. Pas de mélancolie non plus, juste un instant et un peu de matière.
Sereinement, appréhender l’instant, capturer la lumière.
Et puis la musique. Pas de fausse note, juste une symphonie et comme un vieil air.
Car, à la fin, le temps joue pour moi et en déclenchant, je peux fredonner :
Time is on my side, yes it is